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D'où que je viens
Où que je vas
Je ne sais pas
Né a Laval dans la « moyenne »
J'avais déjà plus de papa
Un coup des saigneurs de la guerre
Mais le Pere Ubu et Rousseau
Furent mes tontons
Avec un soigneur, un toubib
Un dénommé Ambroise Paré
On faisait du Jazz bas breton
On buvait du Bojo marocain
Je croyais jouer du violon
De la guitare et du piano
Je récrivais Joyce avec un Bic
Et naturalisé Parisien
J'apprenais que Vian s'était fait la malle
Au cours des siècles qui suivirent
Je lâchais dans la nature
Qui comme chacun sait a horreur d'Ovide
Des poèmes chansons piécettes et autres gribouillages
Sans oublier de faire l'acteur
Une vie bâclée et multiple
Avec des trous noirs et du rouge
Quelques interrogations sans réponses
Et toujours des veuvages des breuvages
Et l'âge
Quand le soir assassin vous embrasse
Quand la nuit vous efface
Attention
La boucle n'est pas bouclée ...
 
Ce serait un pléonasme.

Marc Moro
Paris, 8 octobre 2008
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Une page d'une vie ...
 
C'était un temps sans confiture
Un temps de chiens crevés, de chats
Délaissant les boîtes à ordures
Pour d'encore plus maigres repas.

C'était un temps où la défense
Était passive et le marché
Se paraît des couleurs de l'encre
Quand nos aines collaboraient.

Entre l'alerte et les cantiques
Cravache, famine et patrie
J'avais des envies chimériques
De sucre et de Monopoly.

Vous qui n'avez pas connu ça
Faites que cela ne revienne
Il faut que certains se souviennent
Pardonnez! Mais n'oubliez pas!

J'ai grandi quand la France entière
N'était plus qu'un vaste maquis
Mais ça n'm'a pas rendu mon père
Et tous les salauds sont blanchis.

On maquilla les magazines
Le torchon devint un hebdo
Très côté dans les officines
Ou l'argent tient lieu de héros.

Et tandis que certains encore
Paient leur longue captivité
Roulent en voiture de sport
D'autres qui n'ont pas de passé!

C'était un temps bien regrettable
Enfant, je n'en n'ai pas voulu
On se mettait souvent à table
Mais ventre creux, poitrine nue.

Puisse cet air qui vient de Londres
Quand le brouillard devient fumée
Vous donnes la nausée des bombes
« Les Anglais parlent aux Français ».

Mais que la puérile fumette
Entre le pop et le coca
Ne fasse de vous des fillettes
L'hydre dort, mais ne se rend pas.